Gestion des mouvements de population dans la société du risque

Cet axe de recherche est dirigé par Cécile Asanuma-Brice (CNRS, France)

La gestion des mouvements de population par une analyse de la politique du logement est fondamentale. Pluridisciplinaire par essence, il dépend de décisions politiques partagées entre différents facteurs: des facteurs objectifs basés sur la situation actuelle (principalement la contamination environnementale), sur d'éventuelles politiques de remédiation, sur les effets sur la santé, mais aussi sur les intérêts commerciaux nationaux et internationaux liés à la source d'énergie des choix, nécessitant ou non la poursuite de la production nucléaire et donc la gestion à moindre coût des conséquences d'un accident.

Quatre objectifs sont liés à cet axe de recherche.

 

Établir une analyse de la politique du logement

Le premier objectif est d'établir une analyse claire de la politique du logement telle qu'elle a été établie depuis le début de la catastrophe jusqu'à présent. Une évaluation sera faite de la situation actuelle. Si certaines des données sont disponibles via les autorités municipales, des données complémentaires seront produites par un recensement régulier pour suivre l'évolution de l'utilisation des sols, au sein du village d'Iitate (cf Axe 2). Ce travail a été initié en collaboration avec l'équipe de recherche du Département des Sciences des Bioressources de l'Université Nihondaigaku. Par ailleurs, nous croiserons nos résultats avec les données produites par les experts de l'axe 2, mais aussi avec d'autres facteurs démographiques ou psychologiques qui entrent en jeu dans la mise en place d'une politique du logement durable sur le long terme.

Développer un modèle de refuge

Le deuxième objectif est le développement d'un «modèle» de refuge moins traumatisant en cas de sinistre similaire. Dans ce contexte, nous souhaitons cartographier les logements vacants dans les communes voisines de la zone d'évacuation. Il s'agit donc de mettre en évidence le paradoxe qu'il y a dans la désertification des campagnes saines face à la production d'habitats temporaires (trop longs) qui n'offrent pas de solution viable à long terme en cas de catastrophe.

Requalification économique des territoires

Le troisième objectif est la requalification économique des territoires à travers le développement d'équipements favorisant une transition énergétique souhaitée au niveau international. L'objectif sera de mesurer le potentiel offert par le territoire, en travaillant notamment avec le laboratoire FREA (Fukushima Renewable Energy Aist) situé à Fukushima.

Comparaison Fessenheim-Fukushima

Les centrales nucléaires de Fessenheim (1970-1977) et de Fukushima (1967-1971) ont été construites en même temps, dans un contexte similaire en France et au Japon, c'est-à-dire au début d'une période de forte croissance économique. Alors que la spirale du déclin démographique rural était en marche, les propositions industrielles telles que l'hébergement d'une centrale nucléaire étaient les bienvenues pour stimuler l'économie locale. Si de nombreuses études ont été réalisées sur les impacts de l'hébergement de centrales nucléaires dans les villages, très peu d'enquêtes existent sur leur démantèlement et ses conséquences. S'il est possible d'envisager une activité d'envergure, d'abord du fait du démantèlement de la centrale et du recyclage et du nettoyage du site (la centrale nucléaire de Fukushima, pour des raisons particulières: la gestion du refroidissement du cœur, puis le démantèlement, emploie désormais plus de 5000 employés), cela pourrait être un sujet de préoccupation à l'avenir. C'est donc une projection de cette période «après» que nous proposons dans cette section.